Place Bléval – Rue Bléval – Rue des Prêtres – Rue des Choraux – Impasse des Amourettes – Rue et faubourg Sainte-Anne – Rue Saint-André

Extraits du Mémorial de la vie nivelloise par Émile de Lalieux

(publié par la revue Rif Tout Dju)

Place Bléval

Presque entièrement démolie en 1940. Fait face à la maison abbatiale. Autrefois, cette place n'eut jamais de nom particulier. On la renseigne toujours comme se trouvant vis-à-vis de l'Hôtel de Madame de Nivelles. Au 19e siècle, la place est appelée placBléval du nom de la rue qui y aboutit. En 1875, on y érige le monument Tinctoris. La place est alors désignée place Tinctoris. Après la guerre de 1914, on la baptisa place du 4 août. Au fond de la place, une impasse permettait de rejoindre l'arrière des maisons de la rue de Soignies. Sur la place Bléval, on voyait les immeubles suivants :

– Le Petit Anneau d'Or (numéro 90 sur le plan de la Grand-Place)

– Le Grand Anneau d'Or (numéro 91 sur le plan de la Grand-Place)

– Une maison claustrale se trouvant au début de la rue Bléval (numéro 92 sur le plan de la Grand-Place)

– La Grange du Chapitre (93) à l'angle de la rue Bléval et touchant à la Grande Maison (numéro 94 sur le plan de la Grand-Place)

Rue Bléval

Presque entièrement démolie en 1940. Rue que l'on dit Au Brouwet et vulgairement en la Bletvaul (1550) ou Al Bledval (1594) ou aboutissant, en bas, à la ruelle des Arbalétriers, au " Broet "(1594) ou en la Bledvaulx (1596) ou qui conduit de l'Hôtel de Madame la Princesse au jeu du Serment des Arbalétriers (1763) ou le Bled-Val (1782).

 

203. Héritage condist la maison de Bromont ou Broumont (1624). Joignant au jardin du Serment des Arbalétriers et de loin aux remparts. Maison nommée la Bleuwalte en 1760 

La rue Bledval et la collégiale Sainte-Gertrude vers 1730. Dessin de Paul Collet (1929)

Rue des Prêtres

Commence place Saint-Paul (actuellement place Albert Ier) et finit rue des Choraux. Au 18e siècle, on l'appelle parfois ruelle des Amourettes (1786), rue des Amourettes (1787).

 

204. Talina. Auberge au 19e siècle. Dans le bas à droite.

Rue des Choraux

Autrefois rue des Prêtres (1663). Commence rue Sainte-Anne et finit rue des Prêtres. Ruelle Jean del Tour Renart (1436) ou rue condist le Tournault ou del Tornart (15e siècle) ou Tournart (16e siècle), sans doute du nom d'une Tour se trouvant au fond de la rue, aux remparts. La rue des Choraux doit son nom à une maison où l'on apprenait jadis le plain-chant aux enfants de chœur. Une ruelle conduisant de la rue des Choraux aux remparts a été supprimée en 1783.

 

205. Tour Renart. Maison dite del Tourrenard (1550) tenant par-derrière aux terres de la ville.

 

206. Grande Maison (1459). Située vers la maison de Jehan del Tournart formant le coin.

 

207. Maison des Choraulx (1631) contre les remparts.

Impasse des Amourettes

Place Saint-Paul, actuellement place Albert Ier, vis-à-vis de l'ancienne ruelle des Amourettes qui se trouvait entre l'église Saint-paul et le jardin de l'abbesse. À droite de l'impasse se trouvait le Spire ou Épier (numéro 101 sur le plan de la Grand-Place) et à gauche les maisons quotidiannes (numéros 98-99-100 sur le plan de la Grand-Place). dans l'impasse se trouvait la " Graigne " Saint-Nicolas " appartenant à l'hôpital Saint-Nicolas, laquelle fut vendue en 1620 au monastère de Bois-Seigneur-Isaac qui l'incorpora dans son refuge situé rue Saint-Anne.

 

208. Maison claustrale. Au fond de l'impasse des Amourettes était une porte par laquelle on accédait à un grand jardin où se trouvait une maison claustrale fort délabrée appartenant à Mme Colpain (fin 19e siècle). Trois voisins en devinrent acquéreurs, démolirent l'habitation et se partagèrent le jardin.

Rue Saint-Anne

La rue Sainte-Anne commence place Saint-Paul et finit aux remparts (actuellement boulevard des Arbalétriers et des Archers). Rue de le Val (1237) ou Vaul (1395), c'est-à-dire dans la vallée. Rue de Saint Soire (1366) c'est-à-dire conduisant à Saint-Cyr. Rue de sainte-Anne ou de Hal (1781). S'appelait déjà rue de Hal avant 1779.

 

L'impasse du Jardin rompu. Se trouve rue Sainte-Anne.

 

209. Vieille Halle aux Blés. Sur le terre-plein de l'actuel square Gabrielle Petit qu'orne aujourd'hui le monument de Burlet. D'abord Halle aux grains et poids public. Construction approuvée le 20 août 1357. Détruite au commencement du 17e siècle et reconstruite en 1613. Nouvelle reconstruction décidée le 21 mars 1826. Devient le Waux-Hall de la ville (salle des fêtes). C'était une construction simple avec avant-corps. Sa longueur était dans le sens de la rue sainte-Anne qui dessinait à cet endroit un goulot assez étroit. À l'est du bâtiment courait une ruelle jusqu'à la rue Saint-André qui se nommait la rue du Waux-Hall. Entrepôt pour objets soumis à l'octroi et remise de matériel d'incendie (1846). Démoli en 1893.

 

210. Cerf volant (1607). Tenant par-derrière aux héritages de la Couronne (numéro 224 sur le plan)

 

211. Saint-Pierre (1570). 

 

212. Le Ducq d'Arschotte (1693). Vis-à-vis de la rue des Choraux, joignant par en bas au seigneur de Buisseret.

 

213. Hôtel de le Hoye. Au début du 18e siècle, cette maison appartenait à Maximilien Joseph Sibille, seigneur de Buisseret, et à son épouse Marie Albertine Stalins, dame de Papenrode. Le beau-frère du propriétaire, Albert de Lécluse, ancien major de dragons, l'habitait en 1719 lorsqu'elle fut vendue à Maurice Le Hoye, seigneur de la Potte. Fut ensuite la propriété du juge René Goffin. La maison et son jardin n'étaient pas au début aussi vastes que maintenant. La propriété fut agrandie par des acquisitions successives.

 

214. L'Empereur des Romains (1779). Brasserie au brandevin. Tient aux remparts.

 

215. Lion rouge (du 15e au 17e siècle) ou Pèlerin (1688) ou Grand Pèlerin (1737). L'enseigne Pèlerin existait encore à la fin du 20e siècle)

 

216. Refuge du monastère de Bois-Seigneur-Isaac (1526). Acheté en janvier 1546-1547 par le prieuré de Bois-Seigneur-Isaac. La grange de l'hôpital Saint-Nicolas, qui se trouvait dans l'impasse des Amourettes, fut vendue en 1620 à ce monastère qui l'incorpora dans son refuge. La maison était occupée en 1796 par le doyen du Chapitre de Sainte-Gertrude mais elle appartenait toujours aux moines de Bois-Seigneur-Isaac. Elle fut vendue le 4 janvier 1797 au père Godart, ex-carme.

 

217. Duc de Bavière (1708). Joignant audit refuge.

 

218. Petit Pèlerin (1735). Séparé d'une maison du Faucon (numéro 220).

 

219. Le Rossignol (1735.

 

220. Hôtel du Faucon (1445) ou Maison Notre-Dame de Hal (1728). Joignant à la rue des Choraux.

 

221. L'Homme sauvage (1663). Joignant à la rue menant aux remparts.

 

222. Porte Sainte-Anne. Porte de le Vaul (1291) ou Porte en le Val (1354) ou Porte del Vaulx (1559). Dénommée ainsi parce qu'elle s'ouvrait sur le val ou vau formé par la Thines. Porte de Saint-Cyr (1332) ou Porte de Saint Soire (1343-1373-1476) ou Porte de Hal (1526) ou Porte Sainte-Anne (1606-1626). Du nom de la chapelle en l'honneur de sainte Anne, érigée à proximité en 1531. La Porte existait déjà en 1291. En 1396, elle fut convertie en prison pour mauvais payeurs, mis au pain et à l'eau, et pour les enfants indociles sur la demande de leurs parents. Reconstruite en 1427. La prison de l'officialité de l'évêque de Namur, en Brabant, fut établie en 1732. La démolition de la Porte fut décidée le 10 septembre 1817. La Porte était une construction massive, demi-circulaire, dont la convexité était tournée vers le faubourg et percée de deux rangées de meurtrières. Du côté de la ville, ce bâtiment était fermé par un mur plat et percé de deux étages de fenêtres garnies de barreaux et d'un aspect sévère. Au-dessus de la porte d'entrée de cette façade, ayant sa base au niveau du chemin de ronde, on voyait une niche ornée de la statue de Sainte-Anne. Au-dessus se trouvait la sortie de la ville, précédée d'une arcade par-dessus laquelle passait le chemin de ronde des remparts.

Essais de reconstitution graphique de la Porte de Namur par Auguste Levêque

Faubourg Sainte-Anne

Le faubourg Sainte-Anne commence au bord de la Thines, dont il remonte le versant droit ou Tienne Saint-Roch, en suivant l'ancien chemin de Hal. Après avoir rejoint la nouvelle route de Hal, ce chemin envoie vers Tubize une bifurcation au côté oriental de laquelle fut construite, en 1531, une chapelle que l'on dédia à Sainte-Anne et qui donna son nom au faubourg.

 

Côté droit

 

Le Petit Pont. Maison et tannerie en 1648. Faisant le coin de la digue du fossé.

 

Le Prince Cardinal (1726). Démoli en 1856 pour faciliter l'accès à la gare du Nord.

 

Morianne. Brassine en 1486. Joignant à la ruelle qui conduit au béguinage Saint-Cyr.

 

Béguinage Saint-Cyr ou Maison de la Reine ou Maison de la Royauté. Doit son origine à la reine de France Marie de Brabant, sœur de Jean Ier, en reconnaissance du témoignage qu'avait donné en sa faveur une béguine nivelloise à laquelle on attribuait un don de prophétie. Commencé en 1281, il est à noter que le mot " hospitaul " lui fut attribué dès sa fondation. Est toujours hospice en 1534. En 1641, on lui donne la dénomination de Béguinage ducal, dit vulgairement del royauté. Il se trouvait sur le mont Saint-Roch, entre l'église de Saint-Cyr et la Grande Poulée. L'église de Saint-Cyr est déjà signalée en 1282. La paroisse de Saint-Cyr était très étendue. L'église fut reconstruite au 16e siècle et disparut pendant les guerres de religion. Ses ruines furent employées pour réparer les remparts (1592). En 1634, une partie des débris servit à édifier la chapelle Saint-Roch. Les membres du magistrat furent mambours de la nouvelle chapelle. Vers 1787, la chapelle était desservie par trois bénéficiers.

 

Maison des Trois Coquelets. Maison de campagne de la chanoinesse de Lannoy (1789. Y est né Jules Guillery, ancien président de la Chambre des Représentants (1824-1902).

 

Côté gauche

 

Saint-André. Tannerie en 1727).

 

Coyette. Maison avec blanchirie en 1763. Joignant à une tannerie, à la rivière et au jardin du moulin

 

Clair Ménage. Cabaret en 1720. Démoli lors de la construction des ateliers métallurgiques.

Rue Saint-André

223. Le Perroquet. Cabaret en 1790. Faisant le coin de la rue Sainte-Anne. Cette enseigne était placée auparavant sur une maison de la rue de Namur. L'enseigne existait toujours à la fin du 20e siècle.

 

224. La Couronne. Hôtel en 1455-1615. Devant la Halle aux Blés.

 

225. Le Lion Rouge. Hôtel en 1556-1662. Entre la Couronne et Saint-Anthoine (numéros 224 et 226)

 

226. Saint-Anthoine ou Antoine. Hôtel en 1468. Savonnerie en 1767. Hôtellerie Antoine en 1798.

 

227. Comte de Monte Rey (1673). Tenant au Merson et au cimetière Saint-André. Le comte de Monte Rey était le lieutenant gouverneur et capitaine général des Pays-Bas de Bourgogne.

 

228. Sclede (1402). Joint au pont qui va à Saint-André, le long du Merson, et de l'autre côté devant la maison des chanoinesses Landas.

 

229. Dou Fief (courtil condist, 1441). Allant jusqu'à l'Hôtel Landas, le Merson sépare ces deux dernières propriétés.

 

230. L'Écu de France. Tenant de loin au jardin de la maison claustrale où réside Mademoiselle de Hoensbroecqz, de l'autre côté au Merson.