Les maisons de la rue de Soignies

et des rues adjacentes

Extraits du Mémorial de la vie nivelloise par Émile de Lalieux

(publié par la revue Rif Tout Dju)

La rue de Soignies. Dénommée Chaudresse rue en 1313, Chaulde rue en 1526. Ce nom proviendrait d'un violent incendie qui dévsta une partie de la ville. Cette rue commence Grand-Place et finit aux remparts (actuellement entre les boulevards des Arnalétriers et de la Batterie. La rue a beaucoup souffert lors de l'incendie de 1940 et surtout la partie droite qui fut démolie jusqu'au-delà de la rue du Béguinage. Le côté gauche fut démoli jusqu'à hauteur de cette dernière rue. Depuis la reconstruction de la ville, la rue de Soignies vient déboucher sur la Grand-Place à l'emplacement de l'ancienne place Bléval.

 

Le Cournaux ou Cour Renard. Incorporé actuellement dans la rue Seutin. Ce nom provenait d'une des habitations que possédait, au 16e siècle, un riche bourgeois de Nivelles appelé Messire Renard Cache. Insensiblement, le nom propre disparut et il ne resta plus que les mots " Cour Renard " ou, en wallon, " Cournaud ", nom que l'impasse conserva jusqu'au jour où  elle fut percée en 1856 et appelée rue de l'École. La nouvelle rue conduisait en effet à l'école communale des garçons qu'on venait de faire construire (1855-1856) en application de la loi de 1842. Plus tard, la rue de l'École, dégagée en 1887, fut débaptisée pour rendre hommage à Louis Seutin (1793-1862), chirurgien à qui l'on doit la méthode de réduction des fractures et qui fut créé baron par le roi Léopold Ier. En 1940, le début de la rue SEutin fut démoli par l'incendie.

 

La rue du Béguinage ou rue des Béguines (rue du Brouet en 1515 et rue menant à la tour de l'Air en 1715) commence rue de Soignies et finit boulevard des Arbalétriers. détruite presque entièrement en 1940.

 

La rue des Arbalétriers commence rue du Béguinage et finit rue Bléval. Ce nom provient du fait qu'elle longeait l'ancien local du Serment des Arnalétriers. Une partie de ce local ayant été incorporé dans le jardin de l'Hôtel de Trazegnies (numéro 173 sur le plan),  cette rue n'occupe plus son emplacement primitif, raison probablement du coude qui la relie à la rue Bléval. Pour des raisons d'hygiène, elle fut fermée à la fin du 18e siècle. elle fut rouverte assez vite à la demande d'un riverain qui s'était chargé de son entretien. Néanmoins, par la suite, elle continua à jouir d'une mauvaise réputation car dans la première moitié de la seconde partie du 19e siècle, le populair la désignait de " ruelle au br... ". Ne pas confondre cette rue ou ruelle des Arbaléttriers avec une ruelle du même nom qui se trouvait près du local primitif du Serment qui occupait une partie de l'emplacement du Séminaire (numéro 92 sur le plan).

 

Le faubourg de Soignies doit son nom à la route qui conduit à Soignies.

Rue de Soignies

170. Prison *. Prison au milieu du 15e siècle. Maison contiguë au Blanc Lévrier (numéro 86 sur le plan de la Grand-Place), transférée ici vers le milieu du 15e siècle.

 

171. Comte de Bucquoy (1643) *. Hôtellerie vis-à-vis de la ruelle du Cour Renard. Joignait par-derrière à L'Anneau d'Or (numéros 90 et 91 sur le plan de la Grand-Place).

 

172. Moulin à Vent (1637) *. Cette maison est séparée de la précédente par une autre.

 

173. Hôtel de Trazegnies (1439) ou Hôtel du Prévôt (18e siècle) *. Cet Hôtel était habité par Paul Roels, écuyer, chef maïeur de Nivelles. il obtint du magistrat de Nivelles une cocession d'eau le 10 février 1606. En 1617, l'Hôtel était habité par Messire Philibert de Spangen, chevalier, grand bailli du Roman Brabant. Loué en 1728 à la comtesse de Hamal, princesse douairière de Croy etc. Encore nommé Hôtel de Trazegnies dans un acte de vente du 5 septembre 1752 à la comtesse Van der Burch. Vendu le 20 juin 1764 au baron de Dongelberghe, prévôt du Chapitre, qui l'occupa à titre privé. À part l'abbesse, aucun des autres dignitaires du Chapitre ne jouissait d'une habitation affectée à son usage personnel. Les prévôts habitaient des maisons particulières, les prévôtes, l'une ou l'autre des maisons claustrales. L'an 3 de la République (1794-1795), l'Hôtel fut vendu comme bien national. Un marchand  de vin du nom de Dugauquier en devint acquéreur. À sa mort, le bien passa à la famille de l'avocat Piéret. À la fin du 19e siècle, la Banque Nationale en fit une de ses agences. Cette maison était magnifiquement décorée. Les murs de ses salons étaient couverts de tapisserie de haute lisse représentant des sujets tirés des livres saints et provenant des fabriques bruxelloises. Déjà, à la fin du 19e siècle, ces tapisseries étaient allées en France orner le château du comte de Terves, gendre de M. Trémouroux. Un vaste jardin était annexé à la maison. À l'entrée, deux lions en pierre tenaient dans leurs griffes un écusson aux armes du prévôt qui les avait fait sculpter.

 

174. À l'image. (1439) *. 

 

175. Les Trois Tonnelets (1718) *. Une maison sépare cette habitation de la rue du Béguinage. La fontaine qui se trouve à l'angle de cette rue est surmontée d'une statuette de sainte Gertrude (1724). Cette fontaine est placée par la suite dans la cour du Béguinage (numéro 198 sur le plan).

 

176. Saint-Éloi (1747) * Touche par-derrière aux Béguines.

 

177. Pot de Fer (1769) *.

 

178. Vert Cheval (1662). Cabaret. En face de la rue Marlet.

 

179. Peine perdue (1653). Près de la Porte de Soignies. Touche aux remparts et aux Béguines.

 

180. Petit Aigle (1487) ou La Flamande (1793) *. Tient à l'Aigle d'Or sur le Marché (numéro 84 sur le plan de la Grand-Place) et à une ruelle venant du Dragon (numéro 136 sur le plan), face à la Prison.

 

181. La Clef (1652 ou Le Lièvre (1754) *. Joignant à la ruelle venant du Dragon (numéro 136 sur le plan).

 

182. L'Ave Maria (1517) *. Joignant à une maison qui touche à la ruelle venant du Dragon (numéro 136 sur le plan) et joignant aussi à une maison formant le coin de la Cour Renard.

 

183. Saint-Julien (1415) ou Ravet (1506) *. Faisant le coin de la Cour Renard et tenant par-derrière au Peigne d'Or (numéro 137 sur le plan) et à la Main d'Or (numéro 138 sur le plan), maisons situées rue de Mons. la maison du Ravet fut démolie lors du percement de la rue Seutin en 1856.

 

184. Fleur de Lys (1610) ou Petite Fleur de Lys (1766) ou La Cave (1783) *. faisant le coin de la Cour Renard. A donné son nom aux filles de Notre-Dame qui y habitèrent de 1610 à 1647. La maison leur appartenanait encore en 1692 (numéro 7 sur le plan)

 

185. Soleil Couchant (1679) *.

 

186. La Fortune (1730) *. Vis-à-vis de l'Hôtel de Trazegnies (numéro 173 sur le plan). Joignant à une ruelle allant à la Cour Renard. Lors de la reconstruction de cette maison en 1779, le propriétaire a été autorisé à supprimer cette ruelle et à l'incorporer dans le nouveau bâtiment. La façade est ornée d'une guirlande sculptée en relief.

 

187. Le Mouton (1736) *. Faisant le coin de la ruelle menant à la Cour Renard.

 

188. Le Vert Lion (1635).

 

189. La Toison d'Or (1601). Joignant à la précédente et à une ruelle.

 

190. Le Duc de Bourbon (1617) ou Le Duc de Bourgogne (19e siècle). Joignant à une ruelle, elle est séparée par une grande maison de la rue Marlet.

 

191. Hôtel du marquis Léopold de Rifflart d'Ittre. Cette grande maison est vendue aux Carmes le 23 juillet 1678. Elle appartient par la suite à Léopold Adrien de Rifflart, comte d'Ittre (1644-1755). Nommé lieutenant-général des armées d'Espagne en 1724, il devient vice-roi et gouverneur général du royaume de Galice le 16 novembre 1737. En 1745, il épouse la fille du comte de Cassa-Sola Joachime de Aguilera-Cassa-Sola. En 1754, il reçoit la dignité de capitaine général des armées d'Espagne (l'équivalent de maréchal de France). À son décès, l'Hôtel passe à sa fille unique Marie Victoire de Rifflart, l'héritière d'Ittre et dernière marquise du nom (1753-1806). Elle épousa Eugène Gillion, marquis de Trazegnies. Vers 1813, l'hôtel fut acquis par l'avocat Ch. Lagasse-Lamooninary qui l'occupa une vingtaine d'années. Ce fut ensuite le Commissariat d'arrondissement, puis le pensionnat de demoiselles dirigé par AD. Algrain. Devint ensuite la propriété de M. Broquet, président du Tribunal. À la fin du 19e siècle, l'Hôtel était occupé par le bourgmestre Émile de Lalieux. Devint ensuite la propriété de la famille Bosquet. A servit de lycée royal qui a nécessité des transformations malheureuses. L'immeuble était pourtant bien conservé. Seuls les salons avaient perdu leurs tapisseries de haute lisse qui avaient été vendues à la fin du 19e siècle par M. Broquet.

 

192. Maison des Lombards (1387). Faisant le coin de la ruelle Marlet. En 1387, la table de prêt était tenue par le changeur Pirard de Samme. 

La Cour Renard (Le Cournaux)

La Corne de Lièvre (1526). Guiguette.

 

193. Hôtel de Juzaine (17e siècle) ou Hôtel de Herissem (18e siècle). L'Hôtel appartenait à Paul de Juzaine (1609-1676), mambour de l'église Saint-Jacques, receveur de l'hôpital Saint-Nicolas, rentier de Nivelles, premier juré. Sa veuve, Jacqueline de Davre, décédée en 1686, obtient en 1683 un fil d'eau à perpétuité pour sa maison à condition de fournir à la ville 25.000 bonnes ardoises et les papiers que feu son mari lui a laissés concernant les affaires de la ville. L'immeuble passa à un de leurs enfants, Pierre de Juzaine, décédé en 1701, qui avait épousé sa parente Jacqueline d'Awaigne, décédée en 1717. L'immeuble passa à leur nièce Marie Hélène d'Awaigne (1688-1757), dame de la haye en Gouy-lez-Piéton qui épousa en 1710 Louis Henri Jean Lire, baron de Herissem et du Saint-Empire (1674-1725). En 1763, l'immeuble était habité par deux de leurs enfants, les baronnes Marie Élisabeth Adrienne (1716-1796) et Marie Anne Humbertine Ghislaine (1720-1795). Après leur mort, l'immeuble fut vendu au notaire Troye le 6 octobre 1803. L'échevin Désiré Hennau, gendre du notaire, céda la maison au procureur du Roi Tremouroux qui, plus tard, la vendit au docteur Pigeolet. À la fin du siècle dernier, cette maison appartenait à un marchand de cuirs appelé Dewinter. L'immeuble fut transformé et converti par la suite en garage (garage Marchand). De l'Hôtel, il ne reste plus que l'encadrement en pierre bleue d'une porte cochère.

 

Rue du Béguinage

194. Maison de Cambron (1362). Cette maison appartient à l'abbaye de Cambron. Elle est différente du refuge de cette abbaye qui se trouvait non loin du refuge d'Orival (numéro 14 sur le plan). Elle se trouvait dans le fond de la rue près des remparts.

 

195. Brouet (1415). Servit de local aux Arbalétriers en 1635. En effet, à cette date, les Trois Membres accordèrent au Serment Notre-Dame et Saint-Georges, pour chambre et jardin, les maisons et jardin du Bromont au Brouet (l'hériatge du Bromont se trouvait dans le fond de la rue Bléval. En 1639, le Serment alla s'installer dans la Tour Simone (numéro 201 sur le plan), puis revint rue du Béguinage en 1667. Sur l'emplacement des anciens locaux du Serment des Arbalétriers fut élevée l'école gardienne Louise-Marie inaugurée en 1876. Elle fut détruite en 1940 et rebâtie au même endroit. Aujourd'hui académie de musique.

 

196. Mouton blanc (1736). Se trouve au lieu des Arbalétriers.

 

197. Orival (1515). Cette maison est dite " qui fut Monseigneur le ministre d'Orival ".

 

198. La Tourette ou La Tourelle (1515) - Béguinage (18e siècle). Joignant aux remparts. La Tourette fut louée par deux béguines " zéleuse " de Louvain, Jeanne et Anne Vander Borght, qui furent autorisées, en 1713, par résolution des Trois Membres, à y établir un béguinage. Leur directeur spirituel, le prêtre Desmont, acheta l'emplacement qu'elles avaient loué et y fit bâtir, probablement en 1729, quatre maisons divisées chacune en deux quartiers, une chapelle et un mur d'enceiinte. Trois de ces maisons étaient dénommées Saint-Pierre, Sainte-Gertrude et Sainte-Begge. Ces deux dernières touchaient à la Peine Perdue (numéro 179 sur le plan). En 1787, le béguinage était occupé par onze religieuses dont trois enseignaient. Fermé provisoirement pendant la domination française, le béguinage fut vendu, puis racheté et se rouvrit après le Concordat. les bâtiments furent acquis en 1846 par Mère Gertrude (Justine Desbille), supérieure des Sœurs de l'Enfant-Jésus, et convertis en ouvroirs et en école gardienne. Démolis en 1940, les bâtiments ont été reconstruits très vite après la guerre. Au 15e siècle, Nivelles comptait quatre béguinages :

 

1. Le béguinage de la Royauté ou de la Maison des pauvres béguines du Saint-Esprit à Saint-Cyr (Mont Saint-Roch, entre l'église Saint-Cyr et la Grande Poulée). Ce béguinage était connu sous le nom de Maison de la Reine ou de la Royauté parce qu'il fut fondé par Marie de Brabant, sœur du duc Jean 1er et femme du roi de France Philippe le Hardi, accusée faussement d'un crime odieux et proclamée innocente par une béguine de Nivelles, célèbre prophétesse voyante !

2. Le béguinage de Goutisseau ou de Gouthal (faubourg de Namur près de l'église Notre-Dame de Gouthal).

3. Le béguinage del Ducquette.

4. Le béguinage de Hériaumont

 

199. Porte de Soignies. Démolie en 1816. La Porte del Chauderesse rue ne changea de nom et ne s'appela Porte de Soignies qu'au début du 18e siècle. Elle était précédée d'un pont dont les voussures furent édifiées en 1533-1534. Cette Porte était un bâtiment très simple de forme rectangulaire. Son milieu, percé du passage urbain, était précédé d'une arcade en plein cintre pourvue d'un parapet ou garde-fou, au-dessus de laquelle passait le chemin de ronde des remparts. Ce bâtiment était construit, jusqu'au-dessus de la voûte de passage, en pierres de grès calcareux bien appareillées. Le reste était réalisé en briques. Les quatre façades étaient percées de petites fenêtres au lieu de meurtrières. Le toit à quatre pans qui couronnait cette construction était orné de deux girouettes. À gauche et en dehors de cette Porte se trouvait, en contrebas de la route, une fontaine appelée Totonne. On y accédait par un escalier en pierre de cinq marches. Elle a été démolie en 1816 avec la Porte. À proximité de la Porte, il y avait autrefois une impasse dite " Au Pitoul " (1341), Pieton (1544) ou devant la Tour des Larrons ou Tour Delaire (voir numéro 200).

 

200. Tour Delaire. En se dirigeant de la Porte de Soignies vers la Porte de Sainte-Anne, on rencontrait, à nonante-six pas de distance, une grosse Tour dépassant en dimensions toutes les autres Tours, construite en brique, de forme circulaire, voûtée en berceau épais, de pierre calcaire. La partie regardant la campagne était percée de meurtrières tandis que celle faisant face à la ville était fermée par un mur plan. En 1815, elle servait de dépôt de salpêtre. La Tour Delaire servait de glacière et de poudrière. Elle est appelée aussi Tour des Willemins en 1443 à cause de sa proximité avec le couvent des Guillemins situé au faubourg de Soignies. En 1423, la nouvelle abbesse Christine de Frankenberg obtint que cette Tour fût mise à sa disposition pour servir de prison aux criminels arrêtés par sa justice, ainsi qu'une deuxième Tour dite " Tour de Malgarnie " (mal fortifiée, mal défendue) qui se trouvait probablement entre la Porte de Namur et la Porte de Charleroi. Elle aurait été supprimée avant 1515 lorsque le fossé situé entre ces deux Portes fut transformé en fossé à eau. La Tour conserva le nom des Guillemins aussi longtemps, sans doute, que la Tour Malgarnie servit, comme elle, de prison. Du jour où la Tour des Guillemins seule resta prison, on lui donna le nom de Tour des Lerres, c'est-à-dire des Larrons (vieux français). Dès la fin du 16e siècle, le sens de lerres se perdant, l'expression se déforma dans l'idée et dans l'écriture. On aboutit à des formes orthographiques fantaisistes comme Tour de Leres (1618), Tour de Leers (1664), Tour de Lair (1656), Tour de l'Air (1715), Tour de l'Hair (1782), etc. Devenue la propriété de Denis Seutin vers 1788, elle fut démolie jusqu'au niveau du chemin de ronde et on y établit un belvédère qui, vers 1890, disparut avec le reste de la Tour.

 

201. Tour Simone. Édifiée dès la fin du 12e siècle. Trois Tours défendent les remparts entre la Porte de Mons et la Porte de Soignies. La plus proche de cette dernière est la Tour appelée Simone au 17e siècle (1636) et, plus tard, la Tour du Diable. La Tour du milieu n'a jamais pu être identifiée. La troisième (numéro 202 sur le plan) était connue à la fin de son existence sous le nom de Tour de la Batterie et servait d'arsenal. la maçonnerie, abandonnée à la lente désagrégation de ses joints par les racines de plantes et d'arbustes qui y trouvèrent matière à proliférer, ses murs lentement arasés par la population du voisinage, la Tour Simone était au seuil de la ruine totale lorsque les édiles de la ville décidèrent, en 1958, de son rachat et de sa conservation au titre de monument historique. Pendant vingt jours, à partir du 27 mai 1958, à raison de cinq par semaine, une équipe de deux ou trois hommes procéda à l'enlèvement de trente-sept camions de terre et de neuf camions de décombres. Ces déblais provenaient de débris accumulés en bordure de terrain, du dégagement des fondations subsistantes de l'ancienne courtine et du nettoyage de l'intérieur comme du sommet du monument. Six camions de branchages, produit du débroussaillage, portèrent à cinquante-deux le nombre de transports nécessaires. Les travaux de restauration, commencé le 1er juillet, se poursuivirent jusqu'à la veille de l'inauguration fixée au 19 septembre 1958. Le Serment des Arbalétriers occupa la Tour Simone de 1639 à 1667 probablement. Le Serment a toujours eu besoin d'un lieu d'exercice, même lorsque le mousquet et l'arquebuse ayant détrôné les armes à flèches, la gilde de Saint-Georges subsista pacifiquement et que son rôle fut réduit au service de garde. Dès le début du 15e siècle, les Arbalétriers occupèrent d'abord le fossé herbu s'étirant près de la Porte de Charleroi. Ils occupaient encore cet endroit en 1635 lorsque les Récollets requirent et obtinrent d'annexer à leur couvent le terrain sur lequel s'érigeaient les berceaux. En échange, les Arbalétriers obtenaient la permission d'occuper " les maisons et jardins de Bromont au Brouwet " qui venaient d'être mis en vente au plus offrant. Mais des difficultés ayant surgi entre le Serment et la veuve Trico pour son jardin au Brouwet " ou que les berceaux estoient commencez ", les TRois Membres de la ville jugèrent, le 25 septembre 1639, que la " Thour Simone " était assez ample pour faire la chambre desdits Serments. le Serment ayant acheté une maison en 1667 dans la rue du Béguinage, on peut supposer qu'il occupa donc la Tour Simone de 1639 à 1667 En 1780, l'ouvrage fut transformé en cabinets d'aisance (commodité publique à quatre sièges). sans doute est-ce à cette nouvelle destination que, non seulement la Tour Simone mais l'ensemble des fortifications (il ya avait dans chaque Porte un lieu d'aisances public), échappa alors à la destruction prévue par le décret impérial de 1781 visant toutes les places fortes. En 1813, la vente des remparts commença. les remparts et les fossés situés entre la Porte de Soignies et un point situé à dix mètres au-delà de la Tour qui se trouve en face du grand Beuhy (impasse du Beuwy) furent vendus à M. De Neufbourg. Ce qui restait jusqu'à la Porte de Mons fut adjugé à M. Bonnet.

 

202. Tour de la Batterie. Cette Tour servait d'arsenal à la ville et, probablement, aussi de poudrière dès le 16e siècle. C'est là que, le 18 janvier 1790, à la demande du général Van der Meersch et avec l'autorisation du magistrat, nos patriotes vinrent enlever nos canons. Les débris de cette Tour ont disparu vers 1851-1852 en même temps que les remparts auxquels elle était accolée lorsque le nouvel orphelinat fut construit sur l'emplacement du refuge de l'abbéye de Bonne-Espérance. En souvenir de cette Tour, on donna le nom de Batterie à la rue ouverte dans le voisinage vers le milieu du 14e siècle.

Faubourg de Soignies

À droite

 

Couvent des Guillemins. Démoli au 19e siècle. Le prieuré des Guillemins fut fondé en 1270 par deux religieux de l'ordre de Saint-Guillaume appartenant au couvent de la Wastine près de Biervliet. pendant les troubles de la religion, les bâtiments et l'église furent détruits mais réédifiés en 1598. Les moines tenaient de jeunes pensionnaires auxquels ils donnaient les premiers éléments de l'instruction. Le couvent était peu éloigné des remparts et très proche de la Thines. La propriété s'étendait depuis la chaussée de Soignies jusqu'au-delà de la rivière. On y arrivait par une avenue partant de la chaussée et dont l'entrée était contiguë à Belgrade, auberge qui appartenait au prieuré. les bâtiments conventuels formaient un carré dont le pourtour était occupé par le cloître qui entourait le préau. L'église se terminait par une abside à trois pans. Vers l'ouest, le long d'un coude que formait la Thines et qui a disparu depuis, s'étendaient les écuries, la brasserie et d'autres édifices de peu d'importance. Dans les autres directions, on ne trouvait que des jardins et des prairies, entremêlés de petits pavillons, d'étangs, de pépinières et d'oseraies. Le prieuré fut supprimé par Joseph II en 1784. Les bâtiments servirent temporairement de caserne en 1792. Vendus par la Républilque française le 22 janvier 1797, ils ont été abattus et remplacés par la villa Désiré Bomal qui existe toujours, rue des Combattants.

 

Belgrade (1785). Cabaret près de la Grande Porte des Guillemins.

 

Baracque (1690). Tient au chemin allant au moulin du Berrau.

 

Moulin du Berrau ou Béraut ou Bérart (1279). Sur la Thines. Il relevait pour une moitié du duché de Brabant et pour l'autre moitié de la seigneurie de Rognon. Le moulin disposait d'une roue et de quatre paires de meules. J. Sibille en était propriétaire. Exploité par Pierre Piérart et, ensuite, par son fils Léon de 1905 à 1955.

 

À gauche

 

À la Fontaine (1634). Jardin devant les Guillemins.

 

Jean de Nivelles (1779). Auberge joignant à une ruelle conduisant à la prairie de la Charité.